N’aimant pas vraiment le football, je ne m’attendais pas à avoir un tel coup de coeur pour The English Game. Julian Fellowes, un des créateurs de Downton Abbey, aidé de Oliver Cotton, a encore fait fort ! Entre Downton Abbey et Poldark, The English Game a réussi la prouesse de me transformer en véritable supportrice du footballer Fergus Suter et de ses acolytes et surtout d’apprécier chaque match. Alors que comme je le disais plus haut, c’est vraiment loin d’être mon sport préféré. L’histoire est bien entendue romancée, mais a le mérite de mettre à l’honneur trois pionniers du football anglais qui ont vraiment existé, Fergus Suter, Jimmy Love et Arthur Kinnaird.

Pourquoi avoir comparé la série à Downton Abbey et à Poldark ? Bien entendu on retrouve la pâte de Julian Fellowes dans la réalisation et dans le thème récurrent de la lutte des classes et du monde qui se transforme. Presque toutes les séries de Julian Fellowes se déroulent entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle. Pour lui, cette période est marquée par l’attitude d’une classe bourgeoise voir noble qui tente de résister à la classe ouvrière pour garder ses privilèges et qui se doit d’apprendre à évoluer avec son temps. Contrairement à Downton Abbey, le spectateur est cette fois-ci à la fois du côté des ouvriers et du côté de la classe privilégiée. On ne s’attarde pas uniquement sur une famille et donc à un ville, mais cette fois-ci à deux régions et donc à deux mondes. Ce point nous rappellera par bien des aspects Poldark. Car tout comme cette dernière, la série s’intéresse avant tout au peuple qui lutte chaque jour pour vivre décemment.

Mais qu’est-ce que vient faire le football dans cette histoire ? Le football sert de point de rencontre entre ces différentes classes, d’un côté le peuple qui y place son honneur et surtout qui y voit un moyen de se détourner de ses problèmes quotidiens et de surpasser pour une fois les plus riches. Du côté de la classe bourgeoise, il s’agit également d’honneur, mais cette fois-ci d’un autre type, celui de vouloir garder à tout prix ce sport pour l’élite et de continuer à dicter les règles.

L’histoire suit trois fils narratifs, le premier autour du football, le second autour de la vie familiale des ouvriers et principalement de Fergus Suter et le troisième autour de la vie de son principal adversaire Arthur Kinnaird et de sa femme. Je ne souhaite pas vous spoiler plus le récit pour ne pas vous gâcher l’histoire des personnages. Je peux seulement vous dire que vous passerez un très bon moment devant cette série qui compte six épisodes. The English Game a le mérite de finir son unique saison sans nous laisser sur notre faim. Chaque arc narratif est bouclé et aucun personnage n’est laissé de côté. Le tout interprété par un superbe casting qui évolue au travers de magnifiques décors comme seules les séries anglaises savent le faire.

Pour résumer, The English Game vous aidera à mieux comprendre comment le football s’est démocratisé en devenant un sport professionnel. Une série pour les fans de football et/ou de séries historiques, à voir de toute urgence !

Sophie Bourrier

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